Hyper-vigilance, tendance à être facilement contrarié et excité, promptitude à combattre ou à fuir, …
Savez-vous que ces symptômes peuvent résulter d’une modification physiologique au niveau du cerveau ?
A l’origine de ces transformations, une expérience traumatisante qui imprime dans l’esprit de la victime un schéma qui fait considérer avec appréhension tout ce qui représente une similitude, même vague, avec les différents aspects du trauma. Des souvenirs liés au trauma, et chargés d’émotions intenses, servent de détonateurs ultra-sensibles et donnent lieu à des réactions intenses et inadaptées . Ce phénomène d’hypersensibilisation est la marque distinctive de toutes formes de traumatisme psychologique. [1]
Des personnes ayant subi un traumatisme grave une fois dans leur vie ou ayant subi des violences répétées, particulièrement des mauvais traitements durant l’enfance, peuvent souffrir de ce genre de symptômes pendant toute une vie …
Des modifications biologiques au niveau des centres limbiques du cerveau expliquent ce phénomène.
Des changements essentiels se produisent au niveau des sites qui contrôlent les doses d’hormones et de neurotransmetteurs sécrétés face à des situations qui n’ont rien de menaçant mais qui évoquent le trauma, menant aux conséquences suivantes :
- Sécrétion excessive d’adrénaline et noradrénaline . Ces derniers stimulent fortement l’amygdale cérébrale qui va faire surgir à la conscience des souvenirs enfouis.
- Sécrétion excessive de cortisol face à ces mêmes situations. Cette hormone met le corps en alerte et le prépare au combat. La personne aura des réactions excessives, elle va “trop en faire” !
- Sécrétion excessive d’endorphines. Ce qui mène à un engourdissement des émotions : peu de plaisir, indifférence, …
Ces études ont été essentiellement menées sur des vétérans souffrant du syndrome de stress post traumatique [2] mais elles peuvent être extrapolées à des personnes ayant souffert de mauvais traitements répétés dans l’enfance. Ces personnes seront beaucoup plus sensibles à un nouveau trauma.
Une personne qui surréagit peut être en proie à des perturbations biologiques au niveau du cerveau. Ces transformations sont-elles réversibles ? La plasticité du cerveau nous laisse espérer que oui !
Des études sérieuses menées sur des vétérans utilisant des techniques comme la TFT ou l’EFT (j’explique cette méthode dans la rubrique mes outils) ont démontré des résultats étonnants de rétablissement. En effet une utilisation ciblée de l’EFT sur des souvenirs traumatiques peut décharger ces derniers de leurs émotions intenses et de ce fait impacter des facteurs physiologiques. Des expériences menées sur des patients, mesurant plusieurs facteurs physiologiques avant et après des séances d’EFT, ont permis de noter une chute importante du taux de cortisol dans leur sang [3], et des modifications au niveau de l’expression des gènes qui favorisent l’état inflammatoire [4].
Il est donc nécessaire et possible de traiter les traumas pour un meilleur état émotionnel.
Dans cet article une raison importante de l’hypersensibilité face à des stimuli a été évoquée. Cependant d’autres facteurs sont aussi à prendre en considération, comme des déséquilibres hormonaux, des carences en nutriments, des carences en neurotransmetteurs, le type et l’état du microbiote ou encore des facteurs génétiques …
Sources :
[1]Daniel Goleman, (1995). L’intelligence émotionnelle, Tome 1.
[2]Dennis Charney et al. , “Psycho-biologic Mechanisms of Post-Traumatic Stress Disorder” in Archives of General Psychiatry 50, avril 1993, p.294-305.
[3] Church D, Yount G, Brooks AJ. J Nerv Ment Dis. 2012 Oct.The effect of emotional freedom techniques on stress biochemistry: a randomized controlled trial.
[4]Church, D., Yount, G., Rachlin, K., Fox, L., & Nelms, J. (2015). Epigenetic effects of PTSD remediation in veterans using Clinical EFT (Emotional Freedom Techniques): A randomized controlled trial. American Journal of Health Promotion (in press).