Terrain inflammatoire et humeur dépressive

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Photo by Andrew Neel on Unsplash
Avez-vous déjà entendu parler du “sickness behavior” [1] ou le comportement de la maladie ?

En tout cas vous l’avez certainement vécu. Suite à une attaque virale ou bactérienne, votre corps réagit et provoque une réaction inflammatoire et de la température, mais pas que ! Vous manifestez un comportement propre à cet état : vous êtes fatigué et triste, vous vous désintéressez de tout, vous perdez l’appétit et la libido. Et vous vous isolez comme par  un instinct protecteur pour éviter la propagation du mal. Dans certains cas apparaissent même des troubles cognitifs ou de la confusion. Tous ces symptômes sont finalement proches de ceux de la dépression.

Alors, quel est le lien ?

Si une infection arrive à modifier votre comportement, cela indique que le cerveau intervient quelque part dans le processus de défense. En effet, le système immunitaire communique avec le cerveau pour l’alerter. Ce dernier va indiquer au corps le meilleur comportement à adopter pour lutter efficacement contre l’infection. Une fois le danger supprimé, le système immunitaire revient au repos et le corps est inondé de molécules anti-inflammatoires. Ceci conduit à la suppression de l’inflammation ainsi que du comportement adaptatif qui lui est associé. Ce comportement protège le corps et n’est censé durer qu’un temps limité.

Seulement voilà, dans certains cas et à cause d’éléments perturbateurs, le système immunitaire ne revient plus au repos alors qu’il n’y a plus de réel danger. Ceci conduit à un état inflammatoire prolongé qui devient chronique et pathologique. Cet état inflammatoire va être accompagné de son “sickness behavior” qui persistera lui aussi dans le temps. Chez les personnes prédisposées,  un état dépressif s’installera petit à petit . De plus, l’épuisement du système immunitaire peut mener à une plus grande sensibilité aux infections et à l’apparition de pathologies graves comme les cancers, les maladies auto-immunes et les maladies neuro-dégénératives.

Le terrain inflammatoire peut être donc un élément déclencheur d’un état dépressif ou un facteur aggravant d’une dépression due à d’autres facteurs.

Quels sont les éléments perturbateurs qui maintiennent l’état inflammatoire ?

Si donc ce ne sont pas les virus ou les bactéries qui causent ou maintiennent l’état inflammatoire du corps, qui sont les coupables ?    Il sont trois :

  • Une alimentation pro-inflammatoire. Riche en viandes, en laitages, en aliments raffinés à index glycémique élevé …
  • Le manque de sommeil
  • Un état de stress chronique
Que faire alors ? Est-ce possible d’influer sur ces trois paramètres ?

La réponse est oui mais … Oui, car aujourd’hui ce ne sont ni la connaissance ni les moyens qui manquent pour nous y aider ; mais car c’est une question de CHOIX.

Le choix de changer le contenu de nos assiette en évitant les aliments pro-inflammatoires ; le choix d’éteindre tout écran bien avant de s’endormir pour se préparer à un bon sommeil ; le choix de changer d’état d’esprit face aux situations stressantes de la vie : prendre les obstacles comme des défis, les échecs comme des leçons, être flexible et souple face aux changements, avoir assez d’affirmation et d’estime de soi pour dire “non” et ne pas s’épuiser au service de son travail ou des autres au point de négliger ses propres besoins. Et surtout, remplir son cœur d’amour et de gratitude et son esprit d’optimisme et de positivisme. En bref, choisir de développer son intelligence émotionnelle pour mieux gérer le stress ou moins s’en créer.

Est-ce facile ? Non. Mon intention ici n’est pas de vous culpabiliser, car je suis moi-même passée par là, mais plutôt de vous faire prendre conscience que vous avez plus de pouvoir sur vous-même que vous ne le croyez. Oui, il est possible de créer du changement en faisant les bons choix et en s’y tenant avec persévérance. Plusieurs personnes y sont arrivées, parfois même en ne transformant qu’un seul aspect. Si notre action sur La vie est limitée, notre action sur nos vies est illimitée. Alors faisons les bons choix !!!

Source :

[1] Dr Veronica Van der Spek, psychiatre et nutritionniste  et Dr Anne Bernard, spécialisée en économie sociale, Nutrition et bien-être mental, édition de boeck, 2012.

 

 

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